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  • en réponse à : Mon frère est schizophrène #93991
    frew
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    mon fils a inauguré ses 18 ans par une rupture sentimentale, des deuils successifs dans notre entourage très proche, et des bouffées délirantes qui l’ont mené plusieurs fois à l’hopital, sans qu’aucun des soignants ne prononce le mot de schizophrénie ni même aucun autre commentaire d’ailleurs. Une seule consigne, la prise de neuroleptiques qu’il ingurgite depuis 6 ans (son nouveau psy dit aujourd’hui qu’il est dommage que l’on ait pas interrompu ce traitement avant car maintenant il semble condamné à le prendre à vie..)
    Les dégats se sont plutôt amoindris, puisqu’il entame aujourd’hui une vie professionnelle,différente de ses rêves d’origine mais liée à l’effort et l’endurance. Le pire c’est le vide affectif créé par la fuite des anciens copains et copines, celle aussi de la famille et de l’entourage actuel qui élimine vite les cas « à part ».
    En tant que mère, j’ai porté et je porte chaque jour et en me penchant sur ce passé douloureux, je mesure le progrès, l’équilibre fragile certes mais encourageant, engendrés par l’amour tout court. Ecouter, donner, patienter, partager.. c’est la clé, un début de guérison en tout cas.
    Pour cela, ne pas avoir peur de tout ce que la société rejette: l’inconnu.
    Derrière la folie, appelons la par son nom, il y a la perte de repères dans une société inhumaine (et dans ce cas, bienvenus au club!), une innocence brisée mais dont chaque être humain digne de ce nom peut contribuer à recoller quelques morceaux.
    Persévérer, être solidaire, apporter la joie envers et contre tout= celle de chaque instant et de la beauté du monde qu’il appartient à chacun de nous, malade ou « sain » de voir, AIMER, partager… VIVRE et FAIRE VIVRE ou REVIVRE. C’est ce que cette maladie (comme d’autres) doit avant tout nous apprendre
    C’est vrai, c’est dur, c’est incompréhensible, mais c’est comme ça. Alors faisons avec et n’oublions pas d’être avant tout ouverts à tous au lieu de nous isoler à cause de…
    Le vrai fléau n’est pas la schizo ou tout autre symptome idem, c’est la peur ou l’indifférence des autres.

    J’ai rejetté la formule cotorep et celle d’associations assimilant mon fils à des cas désespérés et le fixant à jamais dans un isoloir. Son intégration dans le monde du travail sans mettre aucun handicap en avant me donne aujourd’hui raison. D’un autre côté, je perçois aussi la faille d’un système reposant sur ma seule volonté (ou presque) et ma « santé ». Quelle autre solution? Avez vous connaissance d’associations dont l’écoute et la joie sont le coeur?
    (sur Lyon?)

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