Grossesse arrêtée + curetage. A quand une nouvelle grossesse ???

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  • #118152
    cecile91790
    Participant

    Merci Ciara,

    j’espère vraiment retomber enceinte rapidement et de façon durable.

    Bonne fin de grossesse à toi

    #118309
    chris140670
    Participant

    bonjour,
    je voulais simplement faire part de mon vécu.
    en 2006, je tombe enceinte de mon 3ème enfant. grossesse voulue, attendue, et pourtant….
    je me rends chez mon médecin car j’ai constamment mal au ventre, côté droit.
    il me prescrit une écho car il suspecte une grossesse extra utérine.
    me voilà partie chez le radiologue, qui m’annonce sans aucun ménagement que j’ai « une masse suspecte » dans la trompe droite, en plus d’un oeuf clair dans l’utérus.
    le monde s’effondre….
    hospitalisée en urgence dans l’heure qui suit, je subis pendant 3 jours des examens pour confirmer le diagnostic.
    le 4me jour, jour où je suis sensée passer sur la table d’opération, un autre gynéco m’ausculte et me dit : « je ne vois rien de suspect dans la trompe, et l’oeuf que vous avez dans l’utérus se développe maintenant, donc je ne vous touche pas, on laisse faire les choses ».
    Miracle ???? je n’ose y croire. cela fait plusieurs jours que je pleure mon bébé perdu, et voilà qu’on m’annonce que tout va bien.
    je rentre chez moi le 5ème jour.
    10 jours plus tard, visite de contrôle : tout va bien, bébé se développe.
    re 10 jours plus tard, idem. je commence à vouloir y croire…
    re 10 jours plus tard : le couperet tombe à nouveau. bébé s’est « ratatiné » dixit la gynéco. la fausse couche est là.
    la gynéco est très surprise de me voir fondre en larmes, et me dit « c’est votre 1ère fausse couche ? ce n’est rien, c’est juste un oeuf, pas un bébé…. ». (j’en étais à 12sem).
    incompréhension totale. moi, j’ai l’impression d’avoir perdu 2 fois mon bébé.
    pour rendre les choses encore plus dures, on me laisse comme ça pendant 1 semaine, pour « voir s’il va s’évacuer tout seul » !
    et bien sûr, il a fallu me faire un curetage au bout de 8 jours, qui s’est soldé par une infection carabinée !
    non, les fausses couches ne sont pas anodines, elles font souffrir, physiquement, moralement….
    suite au curetage, ma gynéco m’a demandé d’attendre 3 mois minimum avant de recommencer. elle m’a meme represcrit la pilule.
    au bout de 3 mois, j’ai cessé de la prendre, et chose bizarre, mais je pense très psychologique, je suis retombée enceinte 15 jours après la date d’accouchement prévue pour mon bébé perdu…
    aujourd’hui, en plus de mon fils de 10 ans et de ma fille de 5 ans, j’ai une petite fille de 2mois et demi, mais je pense souvent à ce bébé…. même si je suis de nouveau la plus heureuse des mamans !!!
    alors courage, tout rentrera dans l’ordre, mais une chose est sûre, on n’oublie jamais ce que la nature nous fait endurer !
    bonne journée à toutes.

    #118311
    cecile91790
    Participant

    Bonjour Chris,
    Je te remercie de ton témoignage. Effectivement, il y a un décalage complet entre la futur maman et le corp médical qui a bien du mal à comprendre notre chagrin. Moi, je suis tombée sur une super gygy qui quand je me suis mise à pleurer, s’est montrée très humaine et m’a dit que c’était bien normal. Ensuite à l’hopital, j’ai également rencontré un SF qui m’a dit de laisser sortir mon chagrin et que la perte d’un enfant quel que soit le terme de la grossesse est très douleureux. j’ai donc été comprise et çà m’a fait du bien. Malheureusement, ce n’est vraiment pas la grande majorité. Pour finir, je joins ci-dessous un texte très juste, piquée à une amie virtuelle « fausse couchette » comme nous, texte très juste. Voilà. Biz. Cécile

    une fausse couche, on essaye de raison garder durant les trois premiers mois, de ne pas de réjouir trop vite et pourtant, quand le verdict tombe, on n’est jamais vraiment préparée. Car, il y a dans ce petit haricot de quelques millimètres tout le disque dur et le programme de notre enfant à venir. Dès l’instant où l’annonce nous est faite et que l’on se sait enceinte, dans notre cœur et dans notre tête, l’enfant existe déjà. Qu’importe la réalité scientifique, brute et raisonnable, c’est ce sentiment profond qui prime. A la tristesse sans fin, à l’amertume lancinante qui accompagne le deuil d’une fausse couche, s’est ajouté pour moi la douleur de devoir participer au processus annoncé par une échographie prématurée. On attend et on continue à vivre en sachant qu’on porte en soi un embryon qui se meurt, un petit rien du tout avec un cœur qui bat, qui va cesser de battre, qui va lentement se détacher et terminer sa course en petit œuf ensanglanté au fond des toilettes. Et on tire la chasse sur cet enfant tant désiré mais qui n’existera jamais. Qui osera encore dire que « ce n’est pas grave » ?

    Alors, comment aider ? En ne relativisant surtout pas !
    Le problème c’est qu’il y a un complet décalage entre la dimension tragique de l’expérience et la banalité du fait médical. Nous savons bien que la fausse couche est un processus positif et sans conséquence qui permet d’éliminer les embryons non viables, nous savons pertinemment que c’est un non-sens médical que de parler d’enfant à ce stade de développement de ce qui n’est même pas encore un fœtus, nous savons que « ça vaut mieux comme ça » et que « ce n’est que partie remise », mais cela ne nous aide aucunement de nous l’entendre dire. Nous restons inconsolables et aucun argument rationnel ne saurait y remédier. C’est pas « grave », c’est vrai, mais c’est la dernière chose que nous voulons entendre car ce que nous vivons, dans notre chaire et dans notre âme, n’est rien de moins que la fin du monde !
    A cet instant, c’est juste la chose la plus grave qui pouvait nous arriver. Ce dont nous avons besoin c’est qu’on nous autorise à ressentir cette douleur. « Ce qui ne s’exprime pas, s’imprime » dit-on en PNL. Nous avons besoin d’exprimer notre tristesse, nous avons besoin qu’elle soit perçue comme légitime, nous avons besoin d’empathie, nous avons besoin qu’on nous prenne dans les bras en nous disant « ma pauvre chérie, c’est terrible ce qui t’arrive ». C’est ainsi que nous pourrons faire notre deuil et aller de l’avant, mais qu’on ne s’y trompe pas : cette fausse couche, quoi qu’on en dise, reste un enfant que nous avons perdu à jamais !

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