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Voici ce que je trouve pour vous (Joss randall) le cow-boy d’Internet
Avoir la « prostate », est-ce une maladie ?
Non, la prostate est une glande retrouvée chez tous les hommes (jamais chez la femme). Elle sert à fabriquer le liquide séminal (milieu de « survie » des spermatozoïdes).
Elle peut augmenter de taille avec l’âge et parfois gêner la miction (l’action d’uriner). C’est alors le plus souvent une tumeur bénigne et non un cancer (« hypertrophie bénigne de la prostate »). C’est ce que l’on appelle (à tort) : « avoir la prostate ».
Qu’est-ce que le PSA ?
Le PSA (Antigène Spécifique de la Prostate) est une enzyme fabriquée par les cellules prostatiques normales. Il a probablement plusieurs fonctions, dont celle de garder le sperme liquide.
Le PSA est concentré dans la prostate. Les concentrations dans le sang sont normalement très faibles. Certaines atteintes de la prostate comme l’infection, l’inflammation et le cancer augmentent le passage du PSA dans le sang et donc les concentrations sanguines de PSA.
Devez-vous vous faire doser le PSA ?
Le PSA est dosé sur un simple prélèvement sanguin dans tous les laboratoires d’analyse. C’est le test le plus efficace actuellement pour déceler le cancer de la prostate avant qu’il ne donne des signes cliniques.
Cependant, son dosage systématique dans un but de dépistage ne fait pas l’unanimité. L’ANAES (émanation du ministère de la santé) a conclu sur l’absence d’arguments suffisants pour recommander le dépistage. L’AFU (Association Française d’Urologie) recommande le dosage annuel de PSA et un toucher prostatique à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans, intervalle où le traitement précoce a le plus de chances d’influer sur la survie. La limite inférieure peut-être abaissée jusqu’à 45 ans en cas d’antécédents familiaux de cancer de prostate ou d’origine africaine.
Le dosage de PSA est également utile dans le suivi d’un cancer de prostate traité.
Est-ce que l’augmentation de la concentration dans le sang de PSA signe la présence d’un cancer de la prostate ?
L’augmentation du chiffre de PSA ne signe pas la présence d’un cancer de la prostate. En particulier, un chiffre inférieur à 10 ng/ml (normale généralement fixée à moins de 4 ng/ml) correspond plus souvent à un problème bénin (adénome = hypertrophie bénigne de la prostate, inflammation, infection, autres causes non cancéreuses,…) qu’à un cancer de la prostate.
Par ailleurs, le chiffre de PSA peut fluctuer et il faut le confirmer dans les 2 mois.
Plus le chiffre de PSA est élevé, plus le risque de cancer augmente.
Comment établir définitivement le diagnostic de cancer de la prostate ?
En cas de suspicion de cancer de la prostate (PSA élevé et/ou toucher de la prostate anormal), une biopsie de la prostate est réalisée. Il s’agit d’un « carottage », c’est-à-dire d’un prélèvement de tissu prostatique avec une aiguille (8 à 12 prélèvements sous contrôle échographique en passant par le rectum).
Le diagnostic de cancer ne peut être posé que sur la constatation au microscope (examen anatomopathologique) de cellules cancéreuses.
Comment prédire la gravité d’un cancer de la prostate ?
Tous les cancers de la prostate n’ont pas la même évolution. Certains peuvent rester longtemps stables et d’autres progresser rapidement avec un risque de dissémination locale et à distance, en particulier vers les os (métastases).
Il n’est pas possible de prédire de façon précise, chez un individu en particulier, l’agressivité d’un cancer de prostate. Certains facteurs peuvent cependant donner des indications statistiques.
Un cancer est d’autant plus grave « en moyenne » que :
le PSA est élevé,
la maladie n’est plus localisée à la prostate,
l’aspect au microscope du tissu prostatique prélevé lors de la biopsie évoque une forme » agressive » (selon la classification de Gleason).
Qu’appelle-t-on le score de Gleason ?
L’aspect au microscope du tissu prostatique prélevé lors de la biopsie peut-être classé selon une classification dite de « Gleason ».
Gleason est un médecin qui a décrit cette classification qui va de 2 à 10. Plus le tissu cancéreux se rapproche de l’aspect normal, plus ce score est faible et moins le cancer est agressif. Et inversement.
La majorité des cancers de prostate sont classés entre 5 et 7.
Doit-on modifier son alimentation et son hygiène de vie en cas de cancer de la prostate ?
Certaines études préliminaires (études de laboratoire et études de population) ont montré que la graisse animale était possiblement un facteur favorisant du cancer de la prostate alors que les produits traditionnels de l’alimentation asiatique – soja, poisson, légumes (en particulier les tomates qui contiennent du Lycopène), fruits – étaient protecteurs.
Il n’y a cependant pas de preuve scientifique formelle quant à la prévention et encore moins quant au bénéfice thérapeutique. En 2007, nous devrions obtenir les premiers résultats d’une étude américaine comparative évaluant l’effet du sélénium et de la vitamine E dans la prévention du cancer de la prostate.
En cas de traitement à base d’hormones (hormonothérapie) pour un cancer de la prostate, il est essentiel de respecter certaines règles pour atténuer les effets indésirables du traitement :
éviter la prise de poids en contrôlant l’apport calorique,
faire de l’exercice quotidien (exemple : 30 minutes de marche par jour) pour protéger les os de l’ostéoporose (« décalcification »), entretenir le capital musculaire et améliorer l’humeur.
Est-ce que le cancer de la prostate est révélé habituellement par des troubles urinaires ?
C’est en fait rarement le cas depuis le diagnostic précoce par dosage du PSA. Dans les cancers diagnostiqués précocement, la tumeur est de petite taille et ne gêne pas la miction (action d’uriner). Le cancer localisé de la prostate ne donne pas de signe, argument important des défenseurs du dépistage. Les troubles urinaires associés à un cancer de la prostate restent cependant possibles dans 2 situations :
Le cancer de la prostate est associé (sans relation de cause à effet) à un adénome (hypertrophie bénigne de la prostate) qui est responsable des troubles urinaires.
Le cancer de la prostate est déjà à un stade évolué et obstrue le canal urinaire (urètre).
Peut-on prendre un traitement pour prévenir le cancer de la prostate ?
La chimioprévention désigne la prise régulière d’un agent pharmacologique pour prévenir la survenue d’une maladie.
Les résultats d’une étude évaluant les capacités de chimioprévention d’un médicament, habituellement utilisé pour le traitement des troubles urinaires sur hypertrophie bénigne de la prostate, ont été publiés récemment. Un traitement quotidien par un comprimé de ce produit pendant une durée de 4 ans avait diminué l’incidence du cancer de la prostate par rapport aux patients qui n’en prenait pas. Cependant, les cas de cancers prostatiques déclarés chez les patients traités par ce médicament semblaient plus agressifs. Cette constatation a tiédi l’ardeur des défenseurs de la chimioprévention par ce produit.
D’autres agents sont en cours d’évaluation.
Vers 2007, nous devrions avoir les résultats d’une étude évaluant les capacités de chimioprévention du cancer de la prostate par la prise régulière de sélénium et de vitamine E.
A-t-on isolé des facteurs prédisposant au cancer de la prostate ?
Il y a peu de facteurs de risque admis de façon consensuelle par la communauté médicale. Il s’agit de :
– l’âge : même si le cancer de la prostate peut survenir rarement avant 50 ans, statistiquement, le risque de développer un cancer de la prostate est d’autant plus important que l’homme est âgé.
les antécédents familiaux : le risque d’un individu augmente d’autant plus que le nombre d’hommes atteints d’un cancer de la prostate dans sa famille directe (ascendants et collatéraux directs) augmente.
la population afro-américaine (et probablement afro-européenne).
Plusieurs autres facteurs sont suspectés mais non étayés par des preuves (comme l’obésité, la sédentarité, les régimes riches en graisses animales, le manque de vitamine D).
Qu’est-ce que le PSA libre ?
Le PSA circule dans le sang sous 2 formes : une forme liée à une protéine (la forme la plus commune) et une forme libre (en proportion moins importante). Le résultat de PSA rendu par le laboratoire correspond au PSA dit « total », c’est-à-dire l’addition des 2 formes = forme liée + forme libre.
Les études les plus récentes montrent que plus la proportion de PSA libre est importante plus le risque de cancer est faible (et inversement). C’est une notion statistique qui ne peut être appliquée de façon tranchée chez un individu en particulier. Cependant en pratique, pour un chiffre de PSA total compris entre 4 et 10 ng/ml, si la proportion de PSA libre est supérieure à 25%, le praticien est rassuré : il y a très peu de risque que cette augmentation de PSA soit due à un cancer de la prostate. Inversement, pour une proportion inférieure à 12%, le risque d’avoir un cancer est important. Entre ces 2 pourcentages (et c’est la majorité des cas), il est difficile d’accorder au PSA libre un rôle majeur dans la décision de procéder ou non à une biopsie de la prostate.
Le PSA libre permet donc d’apporter une précision supplémentaire au PSA total et, dans certains cas, d’encourager ou au contraire de freiner l’indication de biopsie.
Y a-t-il une association entre la survenue du cancer prostatique et la sexualité ?
Aucune étude convaincante n’a montré une relation entre l’activité sexuelle et la survenue d’un cancer de la prostate. Une étude de population a montré une diminution de la fréquence de survenue du cancer chez les hommes ayant eu depuis l’adolescence des éjaculations fréquentes et régulières. Cette étude n’est cependant pas validée par la communauté scientifique et reste en contradiction avec des études antérieures.
Y a-t-il une association entre la progression du cancer prostatique et la sexualité ?
Le diagnostic de cancer prostatique ne doit pas modifier la vie sexuelle de l’homme. Il n’y aucun argument en faveur de l’influence de l’un sur l’autre. Il n’y a aucun risque pour les partenaires. Cependant, le traitement du cancer peut altérer la sexualité, voire entraîner une impuissance dans certains cas.
Est-il préférable d’avoir une prostatectomie radicale (ablation totale de la prostate) par voie coelioscopique ?
La prostatectomie radicale consiste à enlever la prostate dans son ensemble ainsi que les vésicules séminales (2 petites poches appendue à la prostate, jouant le rôle de réservoir de liquide séminal).
C’est exactement le même principe par voie chirurgicale classique (dite à ciel ouvert) ou par coelioscopie. Dans le premier cas, une incision est faite sous le nombril pour aborder la prostate et dans le 2ème cas, cet abord se fait par 5 orifices (qui permettent l’introduction d’une caméra et d’instruments chirurgicaux adaptés).
Il n’y a actuellement pas de preuve d’une supériorité de l’un de ces abords en ce qui concerne le taux de guérison. Des études sont en cours, évaluant en particulier la durée de convalescence ainsi que les résultats sur la continence et la sexualité de chacun de ces abords .
Faut-il continuer la surveillance si une biopsie prostatique ne retrouve pas de cancer de la prostate ?
Oui.
La preuve d’un cancer de la prostate est apportée par la biopsie (prélèvement par carottage de tissu prostatique à l’aide d’une aiguille dans le but de l’analyser au microscope). Malheureusement, une biopsie négative, bien que rassurante, ne suffit pas à exclure un noyau cancéreux à côté duquel l’aiguille est passée.
Dans certains cas, l’urologue peut être amené à proposer une nouvelle biopsie, en augmentant, s’il le faut, le nombre de prélèvements de tissu prostatique.
Quels sont les risques de la biopsie prostatique ?
Il est habituel (et sans gravité) d’avoir à la suite d’une biopsie un peu de sang dans les urines, les selles et le sperme. Un saignement abondant – extériorisé ou collecté sous forme d’une poche (hématome) – est considéré comme une complication. Les risques sont faibles en l’absence de traitement qui empêche le sang de coaguler normalement (comme les anticoagulants), ou des problèmes constitutionnels de la coagulation. Il faut donc prévenir votre urologue dans ces cas pour prendre les mesures adéquates.
Une infection de la prostate (prostatite) peut compliquer une biopsie. Cette situation est également rare, les biopsies étant faites sous antibiotiques, après s’être assuré qu’il n’y a pas d’infection urinaire. Si de la fièvre et des frissons survenaient dans les heures ou jours qui suivent une biopsie, il faut consulter rapidement pour avoir le traitement adéquat.
Il n’y a aucun argument qui puisse faire penser que la biopsie « accélère » le processus du cancer : la notion du » coup de pied dans la fourmilière » n’est pas fondée.