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Bonjour,
Je suis prof et l’un de mes élèves est un adolescent mythomane. C’est un garçon plus ou moins abandonné par les membres de safamille (il n’a jamais connu son père, sa mère vit à l’étranger et il est à l’internat) et qui est très probablement un enfant non désiré. Quand on aborde le sujet de sa famille, les scénarios les plus touchants se déroulent. On est facilement ému et puis en y réfléchissant, on note les incohérences… J’ai établi avec ce garçon une relation de « confiance » : j’écoute ce qu’il me raconte, je ne m’oppose jamais directement à ces histoires, mais je lui laisse entendre, pas sur le coup, au cours d’autres conversations, qu’il raconte bien les histoires, qu’il est déroutant, ce genre de choses… Il sourit. Il n’avoue jamais vraiment un mensonge, mais en change. Je sais qu’il m’aime bien, qu’il apprécie mon écoute et que d’une certaine manière il admire le fait que je devine beaucoup de choses, mais il est difficile d’en parler directement. Récemment, il est allé jusqu’à me dire qu’il partait définitivement à l’étranger et a accepté que je vienne lui dire au revoir à l’aéroport… en appelant chez ses grands-parents (qui sont ses tuteurs légaux), j’ai appris que cela n’avait jamais été même un projet… je sais qu’il n’a jamais eu l’intention de me jouer un tour ou d’être désagréable avec moi, que ses histoires sont une manière pour lui de s’inventer une vie conforme à ses rêves, mais il était tout de même prêt à m’envoyer à l’aéroport pour rien… Depuis il sait que je sais qu’il a menti… et bien sûr je n’ai plus de nouvelles. Je tiens beaucoup à cet enfant et je suis une des rarse personnes à m’intéresser à son sort (il a peu de vrais amis ou plutôt il a régulièrement un meilleur ami avec qui il finit toujours par se fâcher). je ne suis pas du tout disposée à l’abandonner à son triste sort. Il est par ailleurs à bien dse égards déjà sur la pente de la délinquence et je crois sincèrement et sans me vanter que je suis une des dernières personnes à lui ouvrir d’autres perspectives. Je sais que le mieux serait de l’orienter vers un psychologue, mais malgré la confiance qu’il me fait (ou me faisait), il y a encore du travail avant qu’il accepte cette idée. En attendant, j’aimerais savoir quelle conduite tenir. Je conçois que dans une relation avec un adulte, il soit parfois salutaire de couper les ponts, mais je suis confrontée à un adolescent et je ne crois pas que tout soit joué… Je sais par expérience que si un psy est parfois la seule solution, il arrive aussi qu’une attitude, une parole au bon moment puisse changer le cours d’une vie… je veux croire à cela. J’aimerais beaucoup recevoir vos conseils ou vos témoignages. Comment aider un adolescent mythomane? Dois-je jouer le jeu de ses mensonges, le confronter à la réalité, tenter de l’amener à la voir par lui-même? Et quels mots pour le convaincre que son mensonge ne nécessite pas de rupture… Je suis désemparée.
merci de votre aide
Arielle